Pérou: la cordillère dévastée par le réchauffement climatique

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Culminant à plus de 5000 mètres, la «Cordillère blanche», classée au patrimoine mondiale de l'humanité de l'Unesco en 1985, agonise rapidement et ses glaciers géants comme le Huascaran et le Pastoruri sont victimes d'un grignotage irrésistible.

La durée de vie de cette cordillère dépend de la température «mais on sait que le processus est irréversible et qu'il n'y a rien à faire», diagnostique amèrement le scientifique.

«Le Pérou est vulnérable parce qu'il possède 71% des glaciers tropicaux du monde fournissant l'eau aux rivières. Durant ces trente dernières années ceux-ci ont perdu 22% de leur superficie», indique une étude du Conseil national de l'environnement (CONAM).

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Les pays andins lancent un appel contre le réchauffement climatique

Les ministres de la santé des six pays andins ont demandé mardi aux pays développés et aux organisations internationales de prendre des mesures contre le réchauffement climatique.

Dans un discours commun devant l'Assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) les ministres de la santé chilien, bolivien, péruvien, colombien, vénézuélien et équatorien ont demandé aux pays développés de «prendre leurs responsabilités et de reconnaître les dommages qu'ils causent à l'humanité».

«Le monde sait ce qu'il faut faire. Ce qui manque c'est la volonté politique des gouvernements et des monopoles qui dominent le monde», ont dénoncé les ministres andins.

«80% des glaciers tropicaux se trouvent dans les pays andins et fondent à un rythme accéléré», obérant les ressources d'irrigation, hydroélectriques et pour la consommation humaine, ont averti par exemple les six pays.

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Les glaciers péruviens fondent à vue d'oeil

Au Pérou, la fonte accélérée des glaciers tropicaux menace de priver d'eau tout le pays, des paysans quechuas aux habitants de Lima. Notre correspondant s'est rendu sur place en compagnie de glaciologues avec qui il a constaté les dégâts.

«Voilà ce qui reste du Pastoruri, lâche Marco Zapata. Le glacier s'est coupé en deux en 2007 et a donné naissance à cette retenue d'eau qui fait 250 mètres de long...Il n'en a plus que pour quelques années.»

Les glaciers tropicaux, situés sous des latitudes où les radiations solaires sont très intenses, ont été particulièrement touchés par le réchauffement climatique. Lors du premier inventaire réalisé en 1960, la Cordillère blanche était couverte par 723 km2 de glaciers.

Aujourd'hui le Pérou reste toujours le pays qui compte le plus de glaciers tropicaux, mais le dernier relevé satellite de 2003 a montré qu'ils avaient fondu pour atteindre 535 km2.

«Non seulement nous avons perdu 26% de masse glacière en 33 ans, mais le phénomène s'accélère, souligne Jesus Gomez, un autre glaciologue. Jusqu'aux années 70, la vitesse de recul du front des glaciers était de 9 mètres par an... Aujourd'hui elle dépasse les 20 mètres.»

Ces dernières années, 10% des glaciers péruviens ont déjà disparu dans l'indifférence générale comme le Broggli, face au Huascaran, où les premières plantes poussent entre les pierres noires.

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